mercredi 9 février 2022

Vive le cinéma

 Vive le cinéma :

Dans un film la personne chargée qu'il n'y aucune erreur dans la continuité du film , se nomme "la scripte", or, dans ce film "Pépé le Moko" (ci-joint une scène), il est étonnant de voir sur sa chemise les initiales de Jean Gabin... ah! ces détails souvent oubliés !   



samedi 5 février 2022

L'éternel tableau


  • Afin de satisfaire une commande du maire de son village, avec tout son matériel, toile, coffret de gouache fine, huile, essence térébenthine, palette, Gaspard peintre de profession s'installa au milieu d'une vaste prairie. Au loin des montagnes, un village, des forêts, une rivière.

Arrivé à soixante-dix ans, veuf, l'arthrose ayant pris possession de son corps et plus particulièrement de ses mains, il ne pouvait plus comme dans sa jeunesse parcourir villes et campagnes avec autant d'énergie. Cette commande serait son ultime chef-d’œuvre.

Nous étions en mars, le printemps commençait à faire bourgeonner la nature.

Les arbres à bout de fleurs exaltaient la vie du printemps, le soleil brillait faisait ressortir chaque pierre, maison, insecte. La terre et le ciel s'harmonisaient. La rivière serpentait joyeusement au milieu du champ, le village sommeillait sur la droite, au loin, la montagne se dressait fièrement recouverte d'une abondante chevelure de sapins verts. Un chemin caillouteux passait devant les premières maisons grises construites avec de grosses pierres meulières.

Installé sur son petit pliant il commença à tracer au fusain les contours de ce qu'il voyait. Il tapota quelques touches de couleur par-ci par-là, traduisant le futur tableau.

Une semaine s'écoula, le travail commençait à prendre réalité.

Le travail avançant, fin de l’après-midi, notre peintre se releva, recula de quelques pas, étudia son œuvre. Satisfait, il commença à ranger tranquillement ses affaires. Soudain, une voix derrière lui.

- Oh ! c'est joli ce que tu as fait monsieur .

Se retournant il vit une fillette d'environ une dizaine d'années.

- Oui, merci, bien sûr, enfin je crois.

- Et tu as terminé ?

- Quelle question, bien entendu.

-Ah ? je croyais... pourtant...

La fillette s'enfuit en riant.

Au moment de se coucher, sa tisane avalée, il se remémora la scène.

-Tiens se dit-il, un détail m'a-t-il échappé ? la semaine prochaine je retournerai voir ce que j'ai oublié.

La semaine passa.

Au même endroit, il posa son chevalet, sorti tubes, pinceaux, posa la toile devant lui éleva son regard simultanément entre le paysage et la toile. De longues heures s'égrenèrent. Il pensait en avoir terminé, le spectacle lui fit reconsidérer son travail.

Quelques fleurs avaient augmenté leurs couleurs, d'autres sur les effets des rayons ardents du soleil commençaient à défraîchir. Des buissons de roses embaumaient l’atmosphère

Au loin, des sapins avaient un vert plus foncé, la rivière en décrue par la chaleur avait un débit plus lent. Un autre décor s'était amorcé, le déroutant. L'été approchait.

Gaspard changea certaines teintes, modifia quelques détails, ajouta quelques silhouettes.

Satisfait, il rangea son matériel. Il sentit une présence, la fillette de la semaine passée fixait la scène.

- Tu sais, sans te fâcher, je préfère celui-ci.

- Merci, tu as l'air de t'y connaître en peinture ?

- Un peu, oui, à bientôt, quand reviens-tu pour le finir ?

- Mais... il est fini.

La fillette s'enfuit en riant puis, se retournant :

- À la semaine prochaine alors !

Troublé par ces paroles, il revint sur le lieu de son travail. Le calvaire de notre gentil peintre commença.

À chaque fois qu'il reprenait son travail, il trouvait des herbes plus hautes, des fruits plus mûrs, des chemins plus poussiéreux, de multiples papillons voletaient dans l'air. La forêt, à cause des bûcherons, avaient perdu de son abondante chevelure, faisant d'horribles tonsures. Parfois le temps se refroidissait, les cheminées laissaient échapper des fumées blanches ou grises selon le bois brûlé dans les âtres.

Têtu mais naïf, Gaspard continuait son chemin de croix pensant à chaque fois avoir parachevé sa toile.

Et toujours présente, la blonde fillette qui le taquinait.

Au fur et à mesure que les semaines passaient, il devint une star dans la contrée. Les gens, intrigués, venaient des villages environnants pour lui rendre visite et admiraient la patience de cet homme qui, avec courage, modifiait constamment toutes les valeurs de cette impétueuse nature. Des paris circulaient avec un enjeu, savoir la date de la finalité du tableau.

Un soir il pensa mettre la dernière touche.

Seulement, les fruits se cueillent, les blés sont fauchés, le soleil diminue d'intensité, de petits vignobles sont en effervescences, une autre saison pointe son nez. C'était l'automne.

Des vents accumulent de gros nuages, les feuilles tombent, le roux remplace le doré, le gris succède au bleu, les jours s'amenuisent.

La nature mystérieuse le força à mettre sur la toile d'autres touches de couleurs.

Un midi, après avoir dégusté son casse-croûte, il sommeillait. Il entendit la voix de la fillette.

- Alors, tu es satisfait ?

La fillette, les mains sur les hanches le narguait.

Gêné:

- J'avoue que ma tâche est complexe, mais je crois quand même pouvoir y arriver.

Un grand rire

- Bon, je reviendrai dans quelques semaines.

Gaspard commença à se tourmenter.

Il continua à peindre. Après de longues semaines, l'arthrose de ses mains le faisant souffrir, il s'arrêta afin de prendre du repos.

Un matin, il sentit comme une curieuse atmosphère, il se leva et ouvrit la fenêtre. De gros flocons de neige tombaient. L'hiver était là.

Bien couvert, Gaspard se dirigea vers l'emplacement des premiers jours. Emmitouflé dans une longue cape, un cache-col sous le nez, les pieds dans de grosses chaussures moelleuses, ganté de mitaines, un bonnet sur la tête, notre peintre continua inlassablement son œuvre. Le blanc, le gris, des tons plus neutres commencèrent à remplacer sur la toile les couleurs vives de l'automne.

De nouveau la vie changeait de visage. Sous l'épaisse couche neigeuse, plus de chemin, plus de prairie, la rivière par endroits, était prise par des glaces et des enfants téméraires s'amusaient à glisser, bravant l'élément liquide qui coulait, invisible sous le froid miroir.

Gaspard, de loin, sous les flocons qui tombaient ressemblait à un gros bonhomme de neige. La fillette revenue, mutine, lui lançait des boules de neige. Un jeu qui échauffe les enfants mais qui agace fortement les adultes.

Au bout de quelques semaines de touches et de retouches, Gaspard fut à nouveau réjoui de son travail.

On pouvait, maintenant, admirer sur la toile un paysage hivernal agrémenté de taches sombres qui laissaient deviner des enfants en mouvement. Des cheminées plus nombreuses laissaient échapper de la fumée plus épaisse. Le chemin déblayé par endroits par les villageois, serpentait au milieu d' une couverture blanche. La montagne vieillissait sous sa chevelure poivre et sel. Le tableau, au charme différent, devenait plus austère.

Notre naïf paysagiste avait oublié que la terre tournerait, qu'elle se redresserait, qu'elle danserait comme une toupie autour du soleil. À un moment, la neige fondrait, les courants reprendraient de la vigueur, que les arbres respireraient à nouveau, débarrassés du poids des couches neigeuses, que quelques merles commenceraient à siffler le matin, qu'il y aurait de la boue partout.

Assis, accablé, débarrassé de ses gros vêtements d'hiver, Gaspard laissa couler des larmes de désespoir.

Tenace, il se remit au travail. À partir de ce moment il souffrit le martyre. La nature qui jusqu'à présent semblait sommeiller, avait accéléré son rythme de vie.

De jour en jour des éléments étranges se succédèrent. L'eau s'évaporait, la boue séchait, l'astre jaune prenait une courbe différente dans l'azur. Une douce chaleur envahissait insectes, oiseaux, grand-mères, enfants et amoureux. Les arbres bourgeonnaient, les enfants aussi. De tendres feuilles apparaissaient, des fleurs s'ouvraient, des fruits mûrissaient. Un nouveau spectacle faisait tourner la tête de Gaspard.

Angoissé, il cherchait à chaque moment de trouver d'autres couleurs, d'autres tons, il découvrait et retraçait constamment d'autres formes, d'autres sujets. Il devenait fou et pensait que dame nature lui jouait la comédie.

Et puis, et puis, soudain, avec son œil expérimenté d'artiste, il s'aperçut que le tableau qui se figeait sur la toile avait la même allure qu' à la même date de l'année précédente.

Les arbres à bout de fleurs exaltaient la vie du printemps, le soleil brillait faisait ressortir chaque pierre, maison, insectes. La terre et le ciel s'harmonisaient. La rivière serpentait joyeusement au milieu du champ, le village sommeillait sur la droite, au loin, la montagne se dressait fièrement recouverte d'une abondante chevelure de sapins verts. Un chemin caillouteux passait devant les premières maisons grises construites avec de grosses pierres meulières.

- Alors toujours là?

La fillette, grandit, lui souriait.

- Tu le vois bien.

- Et... tu vas rester encore longtemps ?

- Non, je suis très fatigué et je n'ai plus envie de peindre, au revoir.

- Adieu monsieur.

Le tableau fut accroché dans la salle des mariages de la mairie du petit village.

À certaines heures, un gardien fut spécialement chargé de le surveiller et raconter aux visiteurs son histoire. Il parle, parle, parle.

Gaspard finit ses jours dans une maison de retraite.

Souvent, espiègle, incognito, il se mélangeait à la foule des visiteurs incrédules

Fin


PS Le tableau qui accompagne le texte est " le peintre Monet dans la forêt de Fontainebleau "peint par Alfred  Sisley vers 1865

mardi 25 janvier 2022

Monsieur le curé


                                                               Monsieur le curé 

Monsieur le curé Benjamin Dedieu, arrivé à quatre-vingts ans se posa enfin la question de savoir si l’enfer existe vraiment. Depuis le séminaire où, par force ses parents l’avaient inscrit, l’existence du ciel, de l’enfer et de Dieu le tourmentait. Il n’avait pas eu de chance Benjamin. D’abord, s’appeler Dedieu dans une famille ultra catholique puis être le petit dernier d’une flopée de neuf frères et sœurs, ce qui avait fait que le métier de robe pour le petit dernier était tout trouvé. Cela fait bien d’avoir un prêtre dans la petite aristocratie.

Benjamin avait obéi à l’autorité parentale. Bon, monsieur le curé, durant sa vie, avait tant bien que mal assumé des responsabilités tout en regrettant de temps à autre de ne pas avoir eu un métier digne de son tempérament. Car du tempérament, il n’en manquait pas. Physiquement fort, bon mangeur, bon buveur, s’exprimant avec vivacité et fougue il faisait penser plutôt à un bûcheron qu’à un avorton boutonneux. Ce qui le grattait souvent, hum ! c’était les femmes. Chasteté avait proclamé le Pape. Alors … obéissance. Mais voilà, à quatre-vingts ans tout comme le grand Victor Hugo, une certaine vigueur du bas ventre le tenaillait. Alors, après deux paters et un avé, il décida de connaître « l’enfer ».

Il monta à la capitale, débarrassé de sa vieille soutane noire il parcouru les nombreuses rues chaudes. Un soir, courageusement, il choisit la plus désirable des prostituées. La nuit fut longue et tumultueuse.

Épuisé par une gymnastique qu’il ne connaissait pas, au matin, son âme s’envola. C’est ainsi qu’à l’aube de sa montée au ciel, monsieur le curé Benjamin Dedieu, quatre-vingts ans connut le divin extase de l’enfer.


vendredi 21 janvier 2022

Espoirs de gare



Minu
it dans une salle d’attente d'une petite gare.

Dans un coin sombre, allongé sur un carton, n’attendant aucun train, un sans-abri emmitouflé sous une minable couverture. Il rêve au temps jadis où travail, femme, enfants étaient la vivante chaleur de son environnement. Maintenant, sa seule préoccupation est de pouvoir mordre dans un quignon de pain parfumé au jambon ou au pâté de campagne.

Assise sur une courte banquette, une mère, la jolie trentaine, en instance de divorce. Elle pense à l'avenir de sa fillette endormie, un nounours défraîchi entre les bras.

Adossé mollement à un distributeur de boissons, une grosse valise aux pieds, un représentant qui fait le tour de France. Il fait partie de cette catégorie de représentants qui gagnent à peine leur vie, dormant dans des hôtels minables, prenant le train plutôt que la voiture pour des raisons de budget. Ses clients sont de petites merceries, des modestes quincailleries, comme lui, en voie d’extinction.

Accroupi sur son sac de voyage, un jeune militaire, crâne rasé, arrive en permission. Il dévisage la jeune femme qui lui fait penser à sa jeune fiancée. Il va enfin pouvoir la serrer dans ses bras.

Quelques trains passent et le tic-tac bruyant de la pendule rappelle à ces voyageurs de la nuit qu’il ne faut pas oublier le prochain et dernier départ à une heure dix.

Soudain un morceau de papier avec des dessins de couleurs attire le regard des adultes. Posée au milieu de la salle d’attente, la singulière feuille fait que le sans-abri, la jeune mère, le représentant, le militaire, ont le cœur qui se met à battre un peu plus que d’habitude. C'est un billet de cinquante euros qui nargue la quiétude du moment.

Ce n’est pas l'Eldorado, mais quand le sans-abri aperçoit ce trésor, de suite, il salive d’avance sur le nombre de casse-croûtes qu’il pourra acheter. La mère envisage d’offrir une poupée princière à sa petite, et, s'il lui reste quelques monnaies, pour elle, un modeste foulard aperçut le matin même dans une vitrine. Le représentant se dit qu’un bon restaurant améliorerait son ordinaire, qu'il se paierait une chambre d’hôtel plus luxueuse. Le militaire pense acheter quelques dessous affriolants à sa dulcinée. Mettre du piment dans leurs relations amoureuses le fait rêver.

Chacun se demande à quel moment ils ou elle se lèverait. Utiliserait-il le close combat appris durant les manœuvres pour éliminer l'ennemi? Laisserait-elle tomber sa gamine pour mieux foncer?Utiliserait-il sa grosse valise comme arme pour assommer les rivaux? Le raid devait être rapide et bien élaboré.

De longues secondes passent. Déclic général. Les protagonistes se ruent en même temps sur le billet provoquant un mouvement de l’air ambiant et, comme un malheur n’arrive jamais seul, un voyageur entre brusquement provoquant par la porte grande ouverte un violent courant d’air.

Le billet, tel un pigeon affolé, s’envole, tourbillonne dans le hall de la gare et va se coller sur la vitre d’un train qui passe.

Sidération, consternation.

Adieu casse-croûte, poupée, foulard, dessous roses, repas, chambres d’hôtel.

Il est une heure, le train attendu entre en gare.

Dix minutes plus tard, la nuit avale trois adultes et une fillette. Un sans-abri replonge dans ses rêves, au chaud sous sa couverture.

FIN


mercredi 29 décembre 2021

Les deux versions du film "M Le Maudit "

 La scène  de la rencontre  avec la fillette

M le maudit (M – Eine Stadt sucht einen Mörder), sorti en 1931, est le premier film parlant réalisé par Fritz Lang.  Avec l'acteur  Peter Lorre
Le meilleur car l'original 







vendredi 24 décembre 2021

Gustave
Gustave, les yeux fermés, laissait Juliette accomplir l’active bonne action hebdomadaire. Bah ! Depuis longtemps le désir avait quitté son corps et les petits doigts boudinés de Juliette, malgré ses efforts, n’arrivaient pas à faire frémir le vieil oiseau.Seulement, avec l’âge, la sagesse aidant, il avait laissé la brave vieille effectuer le massage érotique, plus par gentillesse pour elle, que par un profond appétit sexuel. « Cela ne mange pas de pain » se disait-il, c’était comme la crème aux œufs de Marcelle, quelques douceurs n’ont jamais tué personne… Enfin le croyait-il ! Surtout qu’un soir de fête où Juliette était un peu pompette, il avait eu connaissance de son ancien métier. Les joues rouges, elle lui avait révélé son secret. Gustave en avait été ému, depuis il n’avait jamais divulgué à quiconque ce passé divinement sulfureux. Lui aussi gardait au fond de son cœur quelques mystères comme celui d’avoir changé de nom quand il avait quitté la Légion étrangère. Labit, son véritable nom, grâce à la chancellerie de Paris, fut changé en Labat, comme quoi, juste une voyelle peut améliorer les sarcasmes du quotidien. Il se souvenait de temps à autre de ce passé de légionnaire où, sous la mitraille, en Algérie, il avait sauvé héroïquement plusieurs fois Roger, un de ses camarades, ajoutant à son palmarès des décorations une médaille supplémentaire. Le souvenir le plus douloureux était celui où, par un matin pluvieux, il avait quitté compagne et enfants, ne pouvant plus supporter la routine familiale. Cette compagne qui sans cesse lui parlait de voyages, d’îles lointaines, de sable chaud, de palmiers. Il n’en pouvait plus, ses moyens plus que modestes le complexait, alors pour avoir la paix, il promettait monts et merveilles sans jamais en réaliser un seul. Summum de la douleur, il ne pouvait plus accepter cette fillette, Marinette qui, paraplégique, lui rappelait sa propre mère, légère handicapée mentale. Toute son enfance fut marquée par les grimaces de cette maman à la limite du ridicule, les remarques désobligeantes de ses camarades qui avaient des mamans bien propres à la sortie des classes. Parfois, honteux il faisait semblant de ne pas la voir attendant sur le trottoir, vite il fuyait en douce. Cela le rongeait, le culpabilisait atrocement, persuadé qu’il était pour sa fille le transmetteur génétique, alors par un fameux matin pluvieux, il s’enfuit. Quand il revint deux ans plus tard, torturé par le remord, toute la famille, lui dit-on, avait déménagé. Lâchement, il ne fit aucun effort pour poursuivre des recherches. - Ça te va Gustave ? demanda Juliette de sa voix fluette. - Oui ma belle, continue. - Puisque vous me le demandez si gentiment. Il n’avait jamais rien demandé… Mais bon, le pli était pris ! Et puis chaque jour il avait cette Marcelle qui l’obligeait à ingurgiter cette crème caramel aux œufs. Entre Marcelle et Juliette la fatigue l’envahissait de plus en plus. Les doigts boudinés d’un côté, la crème de l’autre, c’était sans fin, trop c’est trop. Une nuit, le directeur, monsieur Paul, fut averti par l’infirmière de garde qu’un dénommé Gustave avait fait un malaise, il délégua son fils Pierre pour les papiers d’usages. On enterra Gustave Labat quelques jours plus tard. Juliette et Marcelle sur le chemin du cimetière eurent de sincères grosses larmes. M.T Fin

jeudi 31 décembre 2020

Hommage à Robert Hossein et Claude Bolling

 Le Monde du cinéma, du théâtre et de la musique de films a perdu encore deux de ses célèbres personnages.

Robert Hossein et Marina Vlady sa première épouse 

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Robert Hossein, réalisateuracteurscénaristedialoguiste 

et metteur en scène français.

de son nom de naissance Abraham Hosseinoff, est mort à 93 ans le 31 décembre 2020 à Essey-lès-Nancy


Il avait marqué un public depuis des générations « Angélique, marquis des anges », L’histoire d’un film des années 60 à succès mondial. Il a formé quelques capes et épées mythiques avec Michelle Mercier. 


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Le pianiste de jazz, chef d'orchestre et compositeur Claude Bolling, qui a écrit de nombreuses musiques de films comme celle de "Borsalino" et arrangé "La Madrague"célèbre chanson de Brigitte Bardot, mais aussi "Le Magnifique",Lucky Luke", ou encore "Les Brigades du Tigre", est décédé à l'âge de 90 ans

Clic :  https://www.claude-bolling.com/biographie



mardi 29 décembre 2020

 Un demi-siècle de correspondance amoureuse :

 22 000 lettres d’amour de Juliette Drouet à Victor Hugo

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Une des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo

Juliette Drouet a été la maîtresse de Victor Hugo pendant 50 ans. Les deux amants ont échangé une longue et riche correspondance.



Lettre de Juliette Drouet

1833


Monsieur Victor Hugo, en ville.

Je t’ai quitté, mon ange, tu paraissais triste et mécontent.

Mon Victor, me serais-je attachée à ta vie comme un scorpion venimeux pour la flétrir et l’épuiser ? Déjà ton sourire frais et libre devient chaque jour plus rare. Tu es malheureux, Victor, et mon amour est un obstacle à ta tranquillité.

Je voudrais fuir, je voudrais te déchirer de moi, de mon amour qui devrait couronner ta vie de roses et la parfumer de bonheur et qui semble la couvrir d’un crêpe.

Mais l’air que tu ne respires pas me ferait mourir, mon Victor. Ton regard m’est plus nécessaire que le soleil et j’ai besoin de tes baisers pour rafraîchir mon âme et lui donner des forces. Le lien qui existe entre nous est celui qui me tient à la vie. Si je n’avais été ton amante j’aurais voulu être ton amie. Si tu m’avais refusé ton amitié, je t’aurais demandé à genoux d’être ton chien, ton esclave.

Mon âme est rongée par la pensée de ma situation. Mais je veux être seule à souffrir. Tu es trop faible, toi, pour supporter comme moi des nuits sans sommeil. Si tu mourrais, voudrais-tu m’empêcher de mourir avec toi ? Fou, le pourrais-tu ? N’es-tu pas mon âme et ma vie ? Et le chagrin qui chaque jour grossit comme une avalanche, le chagrin qui creuse l’âme goutte à goutte, n’est-ce pas une longue mort?

Je me suis donnée à toi tout entière, à toi ma vie, belle ou hideuse, riante ou sombre, poétique ou rampante dans la boue. Je n’ai rien voulu en retrancher de toi. Je veux la partie la plus précieuse de ton existence, ton amour car je crois, et laisse-le-moi croire, que l’amour peut mettre du miel dans la coupe la plus amère.

Tu m’appelles ange et suis un pauvre ange déchu. Mais l’amour élève si haut, mon Victor, tu verras repousser mes ailes et je t’enlèverai au ciel. Mais… Mais, et ici, je m’arrête. Je vais marcher sur un aspic qui va se retourner contre moi. Je vais mettre le pied sur un terrain mouvant. Écoute. Mais je ne veux pas que tu voies l’état de mon cœur en ce moment. Je ne veux pas que tu le regardes pour voir s’il saigne, que tu y portes le doigt pour voir si la blessure est large. Mes souffrances à moi je saurai les supporter. Je ne puis m’expliquer… Tâche de me comprendre.

Ils disent : «il n’est pour elle qu’un moyen, qu’un seul, de changer sa position.» Eh bien ! Victor, ce moyen tu le repousses. L’idée t’en fait frissonner. Victor, j’ai à subir des conséquences de ma vie passée, de ma vie sans amour. Il y a une plaie, il faut la brûler avec un fer rouge, il faut une souffrance, après la souffrance, des angoisses, après les angoisses.

Je souffrirai car je t’aime. Je t’aime tant. J’éprouverai d’affreuses tortures, mon cœur sera mâché, haché, et toi, toi !

Mais il faut couper le membre gangrené, il faut, à tout prix enterrer le cadavre qui se place, froid, entre nos baisers. Puis, comme les martyrs, nous trouverons une vie céleste, une nouvelle vie, que nous recommencerons ensemble, une vie d’oubli, de bonheur, de bonheur pur comme mon âme, car mon âme est restée pure quand mon corps a été profané, elle est montée au ciel, elle est restée pure et vierge.

Nous vivrons ensemble, pauvres et heureux, riches d’amour et de poésie. Si dans cette lettre quelque chose froisse ton cœur, pardonne, je l’expie par les larmes que je verse en t’écrivant.

Juliette

mercredi 23 décembre 2020

Claude Brasseur nous a quitté!




Claude Brasseur nous a quitté! 

"Bande à Part" est un film réalisé par Jean-Luc Godard avec Anna Karina, Claude Brasseur.

Claude Brasseur, bébé, entre ses parents, Odette Joyeux et Pierre Brasseur. 


Odette Joyeux Pierre Brasseur et  Claude 


Claude Brasseur et son fils, Alexandre en 1977

Clic pour agrandir

 « Les nouvelles aventures de Vidocq » 1971

L'acteur Claude Brasseur chez lui en famille avec son épouse Michèle et leur fils Alexandre 27 avril 1979

Claude Brasseur et Noémie Schmidt dans « L'étudiante et Monsieur Henri » 2015

Claude Brasseur et Christophe Lambert dans  « Ma bonne étoile » film d’Anne Fassio sorti en 2012

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Pendant sa carrière, il tourne dans plus de cent dix films et obtient deux "César"


mardi 15 décembre 2020

Louis XVII : le calvaire d’un enfant, Dauphin de France


"Vous savez, personne n'est responsable de ses parents... la naissance est un hasard"

Claude Jasmin, écrivain

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"Louis-Charles de France"
 Plus connu sous le nom de Louis XVII Il meurt en captivité en 1795, à l’âge de 10 ans
Louis-Charles, Charles XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, est enfermé au secret dans une chambre obscure, sans hygiène ni secours, pendant six mois, jusqu'au 28 juillet 1794
Son état de santé se dégrade, il est rongé par la gale et surtout la tuberculose. L'enfant est amaigri, il vit accroupi, atteint de la gale aux genoux dans un état de santé qui ne cesse de se détériorer. 

  Le cordonnier Simon, nouveau geôlier du dauphin au Temple
 Le dauphin (Louis XVII) au temple, 1867 Jacques Emile Lafon 
Le Dauphin Louis XVII dans la prison du temple par Henri de Caisne  
*** 
Sa nourriture lui est servie à travers un guichet et peu de personnes lui parlent ou lui rendent visite. Ces conditions de vie entraînent une rapide dégradation de son état de santé.
L'isolement total dans lequel il est placé laisse planer un certain mystère et donne l'occasion à l'imagination populaire de soulever l'hypothèse de substitution de l'enfant et de son exfiltration, donnant naissance au « mythe évasionniste et survivantiste ». 
 Le Savetier Simon et l'enfant Louis XVII 

Le 6 mai (17 floréal an III), la tuberculose prend un tour critique, caractérisé par l'apparition d'une péritonite, si bien que dans les derniers jours de mai, les gardiens signalent au comité de Sûreté générale que l'enfant Capet manifeste « une indisposition et des infirmités qui paraissent prendre un caractère grave ».

Louis XVII à la prison du Temple vers 1792/1795 où il est enfermé depuis le 13  Août 1782 
*** 
Louis XVII meurt dans sa prison, probablement d'une péritonite ulcéro-caséeuse venue compliquer la tuberculose, le 8 juin 1795, à l'âge de dix ans et après presque trois ans de captivité.

Holî, la fête des couleurs

 


En Inde, l’arrivée du printemps est saluée par une des fêtes les plus colorées au monde: 

Holî, la fête des couleurs ou le festival de l’amour universel. 













Charles-Michel de L'Épée

 




Charles-Michel de L'Épée, appelé l'abbé de L'Épée, né Charles-Michel Lespée le 24 Novembre 1712 à Versailles et mort le 23 Décembre 1789 à Paris , Paroisse saint-Roch, est un prêtre français, l'un des précurseurs de l'enseignement spécialisé dispensé aux sourds.
***
L’Abbée de l’épée fut, en 1760, le premier entendant connu à s’intéresser aux modes de communication des  sourds-muets».
En observant un couple de jumelles sourdes communiquer entre elles par gestes il découvre l’existence d’une langue des signes.
Il décide de s’appuyer sur cette langue pour instruire les enfants sourds.
Il l’adapte en y ajoutant des notions grammaticales propres au français. 
C’est ce qu’il appelle les « signes méthodistes».
Par ailleurs, il regroupe les enfants sourds pour les instruire et ouvre une véritable école pour sourds qui deviendra l’Institut national des jeunes sourds, aujourd’hui Institut Saint-Jacques, à Paris.
L’abbée de l’Épée est aujourd’hui une figure historique de l’histoire des Sourds.
Sa figure est connue des Sourds dans le monde entier.
L’abbé de l’Epée instruisant ses élèves en présence de Louis XVI ». Huile sur toile de Gonzagues Privat (1875)

***
La langue des signes a toujours existé
Platon, déjà, considérait l’usage des mains comme un mode de communication parallèle à la voix.
Au Moyen Âge, la langue des signes est intimement liée à la règle du silence qui règne dans certains monastères. 
Il semble qu'on la pratique aussi dans le creuset parisien.
L’abbé de l’Épée et le sourd-muet Joseph dit Comte de Solar 

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Dans l’Antiquité, quelqu’un qui ne parle pas , ne peut pas penser disait Platon. Aristote dira plus tard que les sourds sont irrémédiablement inéducables. Les sourds n’ont donc pas pu être considéré comme des hommes à part entière qui pensent, mais comme des hommes à part
Au Moyen Age, la langue des signes étaient utilisée par les moines qui avaient fait vœux de silence pour quasiment tous les échanges. C’était notamment le cas à l’abbaye de Cluny.
À partir du 16ème siècle, des précepteurs commencent a éduquer les sourds notamment ceux issus de la noblesse. Notons, le précepteur Pedro Ponce de Leon, un moine bénédictin qui s’intéressa de très près à l’alphabet des signes. 
"Socrate parle" Louis Lebrun